Thierry Vandal défend son plan

Le PDG de la société d'État justifie sa requête de révision à la baisse de ses demandes tarifaires 2007 en invoquant l'engouement des Québécois cette année pour les mesures d'économie d'énergie.

Le président-directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, a défendu en commission parlementaire la correction à la baisse de sa demande d'augmentation tarifaire pour 2007 contenue dans son plan stratégique révisé déposé vendredi.

M. Vandal a dû justifier le souhait de la division Distribution d'Hydro de hausser ses tarifs non plus de 4,8 %, tel qu'annoncé en juin dernier, mais de seulement 2,8 %.

Le PDG d'Hydro-Québec a notamment soutenu que la consommation en 2006 avait été bien moindre que prévu, en raison d'une météo clémente, un argument déjà invoqué lors du dépôt de son plan stratégique 2006-2010, en juin dernier. M. Vandal a en outre affirmé que l'enthousiasme des Québécois pour les mesures d'économie d'énergie a permis à Hydro-Québec de largement dépasser ses objectifs pour l'année.

« Si on consomme moins, on économise, et ça veut dire moins de pression sur les tarifs. C'est exactement ce qui se passe en 2006. La consommation s'annonce significativement plus basse que les hypothèses de février qui ont servi [à élaborer le] plan stratégique », a plaidé M. Vandal, qui parle d'une approche révisée et transparente.

Parallèlement, les demandes de hausses pour 2008 sont passées de 3 % à 3,5 % et celles pour 2009 sont passées de 1,6 % à 2,5 %.

La députée péquiste de Rosemont, Rita Dionne-Marsolais avançait mardi l'hypothèse que cette réduction de tarif avait un parfum électoraliste. « Qu'est-ce qui s'est passé pour que toute la planification, qui a été annoncée en juin, soit désormais caduque pour l'année 2007? Est-ce que c'est parce qu'on débute une période électorale? », affirmait-elle en conférence de presse.

La porte-parole péquiste en matière d'énergie estime que cette révision en douce du plan stratégique, deux mois à peine après son dépôt, entache la crédibilité d'Hydro-Québec. Elle a dit souhaiter voir une politique tarifaire stable et prévisible.

Bisbille autour de profits imprévus

Québec n'a par ailleurs pas encore décidé de ce qu'il fera des 900 millions de dividendes extraordinaires qui lui seront versés par Hydro-Québec à la suite de la vente par sa division internationale d'un placement au Chili.

Le Parti québécois, qui dit craindre que la somme ne soit dilapidée par le gouvernement dans le cadre d'une campagne pré-électorale, a suggéré mardi qu'elle soit versée en totalité dans le Fonds des générations en vue du remboursement de la dette.

Le chef de l'ADQ, Mario Dumont, a pour sa part demandé au gouvernement Charest d'utiliser les 900 millions de dollars pour faire un versement direct sur la dette du Québec et dénoncé d'avance toute tentative d'en faire un usage électoraliste. Il a par ailleurs ridiculisé la proposition des péquistes d'alimenter le Fonds des générations, un instrument qu'ils avaient pourtant raillé par le passé.