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Black-out sur la commission Gomery

Radio-Canada

Après avoir entendu le témoignage de Gilles-André Gosselin, la commission reçoit Jean Brault de Groupaction. Mais ses propos ne peuvent être rapportés en raison d'un interdit de publication.

La commission Gomery sur les commandites poursuivra maintenant ses travaux à l'abri des micros et des journalistes.

Après avoir entendu la conclusion du témoignage de Gilles-André Gosselin, ancien président de Gosselin Communications Stratégiques, la commission reçoit trois témoins dont les propos ne pourront être rapportés pour le moment par la presse.

Il s'agit de Jean Brault de Groupaction, Paul Coffin de Coffin Communications et Charles Guité, l'ancien directeur du programme fédéral, qui ont obtenu du juge John Gomery un interdit de publication afin de préserver leur droit à un procès juste et impartial.

Le procès des trois hommes accusés de fraude en rapport avec le programme de commandites doit s'ouvrir dans les prochaines semaines au Palais de justice de Montréal.

Mercredi, M. Brault a amorcé son témoignage, quelques minutes après avoir affronté les médias qui l'attendaient depuis un bon moment. Il s'est prêté à l'exercice avec aplomb, offrant moult détails au fil des questions.

Son témoignage devrait se poursuivre jusqu'à mardi, et le juge Gomery décidera par la suite s'il y a lieu ou non de lever l'interdiction de publication. Quant au procès criminel de M. Brault pour fraude et conspiration, il doit s'ouvrir le 2 mai.

Il y a quelques semaines, Ottawa a aussi déposé des poursuites civiles totalisant 40,7 millions de dollars contre Jean Brault et Groupaction, ainsi qu'une dizaine d'autres personnes et leurs firmes.

Encore la loge corporative

En matinée, Gilles-André Gosselin a dû répondre à de nouvelles questions sur ses révélations de la veille au sujet de la loge de sa firme au Centre Corel à Ottawa.

M. Gosselin avait alors appris à la commission que la loge était de fait payée par le ministère fédéral des Travaux publics, sous le couvert d'une commandite pour le club de hockey des Sénateurs d'Ottawa.

Pendant deux ans, la commandite aura servi à camoufler les coûts de la loge, où défilaient notamment des ministres et leurs épouses, des amis et des collègues de Charles Guité, le haut fonctionnaire responsable du programme de commandites.

M. Gosselin a expliqué que les heures facturées par sa firme pour la loge avaient été effectuées par un de ses employés, Mario Parent, qui s'occupait de gérer les présences aux matchs au tarif horaire de 150 $. Avant de travailler chez Gosselin Communications, M. Parent travaillait avec M. Guité au programme de commandites.

De 33 000 $ la première année, montant auquel il faut ajouter 27 000 $ de frais de traiteur, la facture pour la loge est passée à 100 000 $ pour les contribuables canadiens la deuxième année. En outre, tous les billets pour les spectacles du Centre Corel étaient envoyés directement à Charles Guité.

Surfacturation

La commission a aussi entendu Wendy Cumming, ancienne vice-présidente de Gosselin Communications de 1997 à 2000. Elle a défendu l'intégrité de la firme.

Tout au plus a-t-elle reconnu que Gosselin Communications avait surfacturé quelque 90 heures de travail à son nom dans le dossier des Sénateurs d'Ottawa.

Mme Cumming a refusé de voir un conflit d'intérêt dans le fait que Gosselin, qui travaillait déjà pour l'Association canadienne du tourisme, sollicitait des commandites pour cet organisme. Cela lui rapportait une commission de 25 %. La firme percevait 12 % additionnels du gouvernement si elle obtenait la gestion de la commandite, en plus de frais de gestion.

Mme Cumming n'a pas non plus perçu de conflit d'intérêt dans le fait que la loge corporative de Gosselin, dont elle ignorait qu'elle était financée par le gouvernement, recevait régulièrement le fonctionnaire Charles Guité, sa famille, son personnel et ses amis.

Au juge Gomery qui lui demandait s'il ne s'agissait pas là d'un cas de corruption de fonctionnaire, elle a répondu qu'il ne fallait pas y voir quelque pratique inappropriée mais au contraire une façon de construire de bonnes relations.

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