1er mai: tensions entre Charest et les syndicats

10 000 personnes manifestent dans les rues de Montréal pour la fête des travailleurs tandis que la rencontre entre les dirigeants syndicaux et le premier ministre est annulée. Trois personnes ont été arrêtées.

Environ 10 000 personnes ont manifesté dans les rues de Montréal pour souligner la fête internationale des travailleurs, dimanche.

La Coalition du 1er mai, composée de plusieurs organisations syndicales, étudiantes, populaires et communautaires, a profité de l'occasion pour exprimer son mécontentement face aux politiques mises en place par le gouvernement de Jean Charest.

Sous le thème « Libérons-nous des projets néolibéraux », les manifestants ont rappelé que les travailleurs s'opposaient à la privatisation des services, à la précarité de l'emploi et à la pauvreté. Les syndicats ont dénoncé la lenteur des négociations dans plusieurs secteurs de la fonction publique.

La grande marche des travailleurs a cependant été ternie par des actes de vandalisme. Des trouble-fêtes ont fracassé des vitrines de commerce et lancé des balles de peinture sur certains immeubles du centre-ville de Montréal.

Trois personnes ont été arrêtées, et feront face à des accusations de méfaits, de voies de fait sur un policier et de refus de circuler.

Le groupe Loco Locass a donné un spectacle pour clore la journée.

Annulation de la rencontre entre Charest et les syndicats

Par ailleurs, la traditionnelle rencontre du 1er mai entre le premier ministre du Québec et les leaders syndicaux a été annulée. Les deux parties se sont mutuellement accusées d'en être responsables.

Il a laissé entendre que des dissensions existaient entre les chefs syndicaux, faisant référence à la réduction du nombre d'unités d'accréditations syndicales dans le réseau de la santé imposée par son gouvernement, et du maraudage qui en résulte.

De leur côté, les chefs syndicaux ont fait valoir que M. Charest n'avait démontré aucune souplesse en ce qui concerne l'heure de la rencontre, qui avait été fixée à 14 h 30, soit au même moment que la grande manifestation du 1er mai au centre-ville de Montréal.

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a expliqué que les chefs syndicaux étaient d'accord pour ne pas « porter ombrage » à la manifestation, qui a commencé devant le bureau du premier ministre Charest.

Pour l'instant, aucune autre rencontre entre les syndicats et le premier ministre n'est prévue. Les deux parties se montrent cependant disposées à fixer un nouveau rendez-vous. En 2003 et 2004, M. Charest s'était entretenu avec les leaders syndicaux à l'occasion du 1er mai.