Le « beau moment » de Parizeau
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Dans une entrevue accordée à l'émission Le Point, l'ancien premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, réagit pour la première fois aux différentes révélations entourant le scandale des commandites.
Dans une entrevue accordée à l'émission Le Point, l'ancien premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, s'est déclaré réconforté par les propos de l'ancien directeur général de l'aile québécoise du Parti libéral du Canada, Benoît Corbeil, dans la foulée du scandale des commandites.
« Après 10 ans où j'ai souvent été injurié, ça m'a fait du bien », a admis M. Parizeau.
Revenant sur le référendum sur la souveraineté de 1995, Benoît Corbeil a récemment affirmé que l'argent avait probablement aidé le gouvernement fédéral à remporter la victoire.
Il a aussi soutenu qu'Ottawa avait accéléré l'accueil d'immigrants au pays pour leur permettre de voter.
Ces propos font écho à la déclaration que M. Parizeau, alors premier ministre du Québec, avait faite le soir du référendum.
Dans son discours, le leader péquiste avait dit que « l'argent et des votes ethniques » étaient à l'origine de la défaite référendaire, ce qui avait soulevé une importante controverse.
L'intolérance à l'égard des souverainistes subsiste
Par ailleurs, M. Parizeau n'est pas surpris outre mesure des propos tenus par le juge en chef de la Cour d'appel du Québec, Michel Robert, qui a laissé entendre que les souverainistes ne devraient pas avoir accès à la magistrature fédérale.
« On revient toujours à cette extraordinaire intolérance à l'égard de l'aptitude des Québécois à déterminer leur avenir. C'est toujours la même chose », a commenté M. Parizeau.
Les conditions gagnantes « se font toutes seules »
L'ancien premier ministre péquiste s'est montré plus circonspect à l'égard de la prédiction de l'ex-ministre des Travaux publics, Alfonso Gagliano, qui a soutenu que la souveraineté du Québec était désormais inévitable.
« Vous savez, le mot inévitable, c'est facile d'en abuser. C'est sûr que la commission Gomery ajoute quelque chose au moulin de la souveraineté. Il y a au Québec, à l'heure actuelle, moins dans le Canada anglais, une sorte d'"écoeurement" qui facilite forcément les changements de régime, d'équipe », a-t-il dit.
C'est pourquoi M. Parizeau pense que les fameuses « conditions gagnantes » pour un référendum sur la souveraineté sont « en train de se faire toutes seules » à Ottawa.
« Les libéraux vont encore perdre du terrain [...], et les conservateurs sont nulle part au Québec. Après ça, deuxième étape: qu'est-ce qu'on fait? On se tourne vers le PQ et on leur dit, allez gagner la prochaine élection. Et là, ça commence », poursuit-il.
Le congrès de juin du PQ: des décisions à prendre
M. Parizeau estime que, dans ce contexte, le congrès du Parti québécois du mois de juin sera déterminant dans la marche vers la souveraineté du Québec. Selon lui, les péquistes devront alors répondre absolument aux questions suivantes:
« Il faut que ça soit clair. Pas de "taponnage"! clame M. Parizeau. [...] C'est un beau moment. Est-ce qu'il va aboutir comme je le souhaiterais? Je n'en sais rien, mais c'est un beau moment. »