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La LNI menace de demander une injonction

Radio-Canada

La Ligue nationale d'improvisation, par la voix d'un de ses administrateurs, le chanteur Paul Piché, promet d'aller jusqu'au bout pour faire retirer les publicités libérales empruntant son concept.

Des voix importantes au sein de la Ligue nationale d'improvisation (LNI) continuent à s'indigner des nouvelles publicités du Parti libéral du Canada empruntant le concept développé par Robert Gravel et Yvon Leduc.

Le chanteur Paul Piché, l'un des administrateurs de la LNI, indique que la location du décor utilisé pour les matchs d'improvisation ne donne pas le feu vert à l'utilisation du concept théâtral.

« Les droits d'auteur sur le concept de la LNI sont reconnus à travers le monde. Les créateurs, dont Yvon Leduc, ont un droit de regard sur la pratique du jeu à l'extérieur du Québec. Maintenant, le Parti libéral dit à tout le monde, à toutes les entreprises, qu'ils peuvent faire des publicités en utilisant le concept sans problème. Ils violent leur propre loi sur le droit d'auteur! » s'indigne M. Piché.

Dans une lettre adressée au chef libéral Paul Martin, le co-créateur de la LNI, Yvon Leduc, s'est dit outré que ni l'agence publicitaire ni le Parti libéral ne l'aient consulté avant de reprendre, à des fins partisanes, le concept qu'il a contribué à créer dans les années 70.

Il a demandé au Parti libéral de retirer des ondes les trois messages.

Paul Piché ajoute que les responsables de la LNI iront jusqu'au bout dans cette histoire, et qu'ils mobiliseront des gens si nécessaire. La LNI envisage la possibilité de demander une injonction.

Triste pour Robert Gravel

De son côté, le comédien Patrice L'Écuyer, qui effectue un retour dans la LNI cette année, se dit surtout attristé pour l'autre co-créateur de la ligue d'improvisation, décédé aujourd'hui, le comédien Robert Gravel.

« Ça fait très mal. Ce n'est pas Robert Gravel. Heureusement qu'il n'est pas là aujourd'hui », dit M. L'Écuyer.

Le comédien pense que tous les partis politiques, de toute manière, se mettent le doigt dans l'oeil avec ces publicités et prennent les gens pour des imbéciles.

« La politique et la publicité, ça ne donne pas un mariage très heureux. Et le Bloc québécois ne fait pas mieux, avec sa chanson officielle (un air folklorique chanté par un membre de la Bottine souriante). S'ils veulent le vote de mes enfants, ils sont un peu trop jeunes », commente Patrice L'Écuyer.

Le PLC et Turbo Marketing refusent de retirer les pubs

Appuyée par le Parti libéral, la firme Turbo Marketing, qui a conçu les messages controversés, refuse catégoriquement de voir ses créations retirées de l'antenne. Le concepteur Pierre Ladouceur affirme que la LNI était au courant des intentions de la firme, au moment de permettre la location de son décor.

« Nous leur avons dit que c'était pour le Parti libéral et que c'était pour les élections », tranche M. Ladouceur.

Toutefois, selon l'avocate spécialisée en droit d'auteur Vivianne de Kinder, la location du décor ne permet pas l'utilisation du concept.

« On ne peut pas inférer qu'il y a eu transfert de droit d'auteur, ni autorisation à utiliser l'oeuvre », explique Mme De Kinder.

Appui de Gilles Duceppe

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, donne son appui au co-créateur de la LNI, Yvon Leduc, qui a reproché aux libéraux d'avoir utilisé son concept à des fins partisanes.

M. Duceppe affirme que les trois publicités télévisées des libéraux soulèvent des questions à propos du respect du droit d'auteur et de la propriété intellectuelle, des sujets dont on parle beaucoup à Ottawa.

Le chef du Bloc dit comprendre qu'Yvon Leduc soit outré et parle de plagiat.

« Il faut faire très attention quand on utilise des éléments de la culture, pour voir si effectivement les droits d'auteur sont respectés, ce qui de façon évidente, n'a pas été le cas pour les publicités libérales », a dit M. Duceppe.

Une publicité distincte au Québec

La campagne publicitaire du PLC aborde principalement le thème du Canada uni et procède à une attaque en règle du Bloc québécois, en oubliant totalement les conservateurs de Stephen Harper. Elle comprend 9 clips de 30 secondes, destinés à la télévision.

Trois de ces messages s'inspirent des matches d'improvisation, populaires au Québec. Les comédiens de l'équipe des libéraux tournent les souverainistes en dérision. Ils les accusent au passage de « chercher la chicane jusqu'au prochain référendum », et de ne rien opposer de concret aux « vraies priorités ».

Trois autres clips mettent en vedette le premier ministre Paul Martin. Il y précise sa vision du pays et met en avant le bilan économique de son parti, au pouvoir depuis 1993. Dans les trois dernières publicités, une douzaine de candidats libéraux au Québec, dont Jean Lapierre, Liza Frulla, et Pierre Pettigrew, cherchent à toucher de façon plus directe les électeurs de leurs circonscriptions respectives, où la lutte promet d'être serrée.

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