Le premier choc

Gilles Duceppe, Stephen Harper, Jack Layton et Paul Martin croisent le fer en français ce soir, à Vancouver. Quatre chefs, quatre stratégies fort différentes.

Les chefs des quatre principaux partis fédéraux, le bloquiste Gilles Duceppe, le conservateur Stephen Harper, le néo-démocrate Jack Layton et le libéral Paul Martin participent à un premier débat, en français, ce soir à Vancouver.

Ils tenteront de gagner la confiance des électeurs en débattant de questions posées par les électeurs d'un océan à l'autre. Quatre thèmes parmi l'économie, les politiques sociales, l'éthique et la gouvernance, l'environnement, l'unité nationale, et la politique étrangère seront retenus pour les débats de ce soir et de demain. Selon la formule retenue, il n'y aura pas d'échanges directs entre les chefs pour éviter la cacophonie.

Quatre défis différents

Pour les trois chefs fédéralistes, il s'agira d'une deuxième série de débats depuis leur accession à la tête de leur parti respectif.

Paul Martin dit ne pas avoir de stratégie différente pour le débat en français et celui en anglais, mais il croit que les deux se dérouleront différemment.

Ce soir, il faut s'attendre à ce que le chef libéral concentre ses attaques sur le Bloc québécois, qu'il désigne comme son adversaire au Québec, alors qu'il désigne le Parti conservateur comme son seul véritable rival dans le reste du Canada. De tous les chefs, c'est sans doute celui sur qui s'abattra le plus de critiques.

Le conservateur Stephen Harper est le seul autre chef de parti qui a une véritable chance de devenir premier ministre le 23 janvier. Jusqu'à maintenant, ses troupes sont parvenues à éviter les dérapages mais, ce soir, il devra prouver qu'il a l'envergure d'un chef de gouvernement et faire preuve de charisme. Ses adversaires tenteront sans doute de le dépeindre comme un politicien d'extrême droite, conservateur et intolérant. Le chef conservateur est le seul des quatre à ne pas avoir appris la langue de Molière dans sa jeunesse.

Le chef néo-démocrate devra pour sa part convaincre les électeurs que le NPD est une solution de rechange valable aux libéraux, qui ont l'habitude de gruger les appuis des néo-démocrates le jour du vote, certains électeurs tentant de contrer l'avènement d'un gouvernement conservateur. Jack Layton juge crucial de réconcilier le Québec avec le reste du Canada, une position qui devrait se refléter dans son discours de ce soir.

Des quatre chefs prenant part au débat de ce soir, le leader du Bloc québécois, Gilles Duceppe, est le plus expérimenté et le plus à l'aise en français.

Il en sera ce soir à son huitième débat sur la scène fédérale, incluant ceux en anglais. Son défi: faire aussi bien que lors de la dernière campagne électorale.

En 2004, plusieurs l'avaient désigné comme le grand gagnant des deux affrontements en français et en anglais. Il devrait s'attaquer au gouvernement Martin, particulièrement en l'attaquant sur le scandale des commandites.

Suivez l'événement sur nos ondes

Ce premier débat des chefs de la campagne électorale sera animé par Dominique Poirier, du Point de Radio-Canada.

Vous pourrez suivre l'événement en direct à la radio, à la télévision, à RDI et sur le web, à 20 h HNE.

À ne pas manquer également les émissions spéciales à la radio et à RDI, dès 19 h 30. Elles se poursuivront à 22 h, après le débat, avec des commentaires et des analyses.

Exceptionnellement, le Radiojournal, avec Raymond Archambault, et le Téléjournal, avec Bernard Derome, seront diffusés de Vancouver et feront le point sur les enjeux électoraux dans l'Ouest.

Vendredi, les chefs s'affronteront à nouveau dans un débat en anglais.