Une des journées les plus meurtrières
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Au moins 118 personnes sont tuées dans une série d'attaques, dont deux attentats-suicides perpétrés contre un centre de police à Ramadi et dans une rue bondée de la ville sainte chiite de Kerbala.
L'Irak a connu jeudi une de ses journées les plus sanglantes depuis le début de l'intervention américaine, il y a près de trois ans.
Au moins 118 personnes ont été tuées dans une série d'attaques, dont deux attentats-suicides perpétrés à Ramadi et dans la ville sainte chiite de Kerbala.
À Ramadi, ville située à 110 km à l'ouest de Bagdad, au moins 56 personnes ont été tuées et 60 autres ont été blessées dans un attentat-suicide commis devant un centre de recrutement de la police irakienne.
Plus de 1000 candidats, âgés de 20 à 35 ans, attendaient devant le centre lorsqu'un kamikaze portant des explosifs s'est fait sauter.
L'attaque a également coûté la vie à deux militaires américains.
La ville sunnite de Ramadi, dans la province rebelle d'Al-Anbar, est le théâtre d'attaques quasi quotidiennes contre les forces américaines et irakiennes.
Nouvelle attaque contre les chiites irakiens
Un nouvel attentat antichiite a fait au moins 44 morts et 85 blessés dans la ville sainte chiite de Kerbala, située à 110 km au sud de Bagdad.
Un kamikaze portant une ceinture de 8 kg d'explosifs et plusieurs grenades s'est fait exploser dans une rue bondée de pèlerins, à l'une des entrées du mausolée de l'imam Hussein, principal sanctuaire chiite de la ville.
Devant la crainte de nouvelles attaques, les autorités irakiennes ont renforcé la sécurité dans toute la ville, en particulier à proximité des hôpitaux où de nombreuses personnes étaient rassemblées.
Cet attentat antichiite est le second perpétré en deux jours au pays. Mercredi, 37 chiites ont été tués et 45 autres, blessés, dans un autre attentat-suicide à Mouqdadiyah, au nord de Bagdad. Un kamikaze s'était fait sauter dans un cimetière au milieu d'un cortège funèbre chiite.
Les autorités s'inquiètent de cette reprise des violences à Kerbala, après un an de calme relatif. Kerbala est l'un des deux principaux lieux saints de l'islam chiite, avec la ville de Najaf, située à 160 km au sud de Bagdad.
Onze soldats américains tués
Ailleurs dans le pays, quatre policiers ont été tués par des tirs d'insurgés au nord de la capitale. À Bagdad même, l'explosion de trois voitures piégées, dont deux conduites par des kamikazes, ont fait trois blessés, alors que trois autres personnes ont été tuées par des hommes armés dans différentes attaques.
Outre les deux militaires tués à Ramadi, l'armée américaine a de son côté annoncé la mort de cinq de ses soldats dans l'explosion d'une bombe artisanale au passage de leur patrouille, au sud de Kerbala. Deux autres militaires américains ont succombé à une attaque similaire au nord de Bagdad. Enfin, deux Marines dans des attaques séparées à Falloujah.
La journée de jeudi est la plus meurtrière depuis le 14 septembre, quand 150 personnes avaient été tuées. Au cours des cinq derniers jours, les violences ont fait plus de 225 morts et près de 300 blessés.
Cette flambée de violence survient trois semaines après les élections législatives du 15 décembre. Le premier ministre irakien Ibrahim Al-Jaafari a d'ailleurs dénoncé une tentative pour perturber le processus politique.
