Montréal s'apprête à recevoir le monde
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les yeux de la planète se tournent vers la métropole, qui accueille aujourdhui la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques.
Dix mille décideurs et spécialistes du climat seront à Montréal pour la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques.
Ce sera l'occasion de dresser un premier bilan depuis l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto, en février. Mais surtout, il s'agira de fixer de nouveaux objectifs pour l'après-Kyoto, en 2012.
Le ministre fédéral de l'Environnement, Stéphane Dion, président de cette conférence, affirme vouloir d'abord améliorer les mécanismes de Kyoto.
Le processus risque toutefois d'être long. Il a fallu 10 ans pour que finalement, en 1997, à Kyoto, 158 pays décident de réduire de 5 % leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2012. Il n'était plus possible de faire abstraction du réchauffement de la planète, qui était déjà bien amorcé, avec notamment la fonte de la calotte glaciaire au pôle Nord.
Washington dit non
Malgré ces évidences, les États-Unis ont refusé de signer le protocole, pour ne pas ralentir leur économie. Cette décision s'explique aussi du fait que l'Inde et la Chine n'étaient pas tenues de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, étant considérées comme des pays en développement.
À Montréal, les groupes écologistes souhaitent que ces deux pays, qui connaissent une croissance économique fulgurante, s'engagent à ralentir leurs émissions polluantes. Hugo Séguin, coordonnateur du Secrétariat des ONGE pour la conférence, croit que la Chine pourrait décider de remplacer le charbon par du gaz naturel.
Et concernant l'attitude des États-Unis, qui à eux seuls émettent près du quart des gaz à effet de serre dans le monde, et dont on craint qu'ils tentent de faire déraper la conférence de Montréal, les écologistes invitent Ottawa à faire preuve d'indépendance. « Préparez-vous à laisser les États-Unis en gare, déclare M. Séguin. S'ils ne veulent pas se joindre à l'effort international pour l'instant, le train quittera la gare, et les États-Unis, avec la force qu'on leur connaît, finiront bien par rejoindre le train. »
Les groupes écologistes entendent jouer un rôle de chien de garde à la conférence de Montréal. Ils misent d'ailleurs sur la période électorale qui s'amorce au pays pour faire pression sur le Canada, afin que cette conférence ne soit pas un échec.