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«Zone libre» enquête au Bangladesh

Radio-Canada

Les consommateurs canadiens qui achètent des vêtements des « marques maison » de Wal-Mart peuvent participer, bien malgré eux, à l'exploitation des enfants au Bangladesh.

Les magasins Wal-Mart vendent des vêtements sous leurs propres marques: Simply Basic, BUM, 725, George, etc. Plusieurs de ces produits sont fabriqués dans le tiers-monde, notamment au Bangladesh. Wal-Mart est le plus gros acheteur de vêtements confectionnés dans ce pays.

La multinationale s'est dotée d'un code de conduite stipulant que les vêtements ne doivent pas être fabriqués par des enfants de moins de 14 ans, que les employés ne doivent pas travailler plus de 72 heures par semaine et que le milieu de travail doit être sain. Qu'en est-il vraiment? Pour le vérifier, le journaliste Luc Chartrand de l'émission Zone libre s'est rendu au Bangladesh.

Sous les traits d'un importateur de vêtements, il est entré en contact avec des agents d'affaires de l'industrie locale, puis avec des directeurs d'usine. Il en a visité plusieurs dans la région de Narayanganj, au sud de Dhaka. Dans plusieurs d'entre elles, il a vu des enfants, qui gagnent, en moyenne, la moitié du salaire des adultes.

L'une de ces usines fabrique des vêtements pour Wal-Mart. Des enfants s'affairent à coudre dans une pièce à la chaleur étouffante. Connaissant les sensibilités occidentales quant au travail des enfants, les patrons de l'usine ont d'abord tenté de les cacher. Une fois confrontés aux preuves, ils soutiennent que les enfants ne travaillent pas sur les vêtements destinés à l'exportation, mais seulement pour le marché intérieur.

Dans une autre usine, qui fabrique notamment des t-shirts aux couleurs de la multinationale, on trouve également des enfants.

La réaction de Wal-Mart

Mis au courant de cette situation, les responsables de Wal-Mart ont envoyé des vérificateurs au Bangladesh. Après avoir confirmé que les usines en question employaient bel et bien des enfants, l'entreprise a annulé toutes ses commandes.

Pour s'assurer que son code de conduite est effectivement appliqué, Wal-Mart effectue des vérifications fréquentes auprès de ses fournisseurs directs. Mais, selon la multinationale, les usines visitées ne traitaient pas directement avec l'entreprise. Elles passaient plutôt par des intermédiaires avec lesquels Wal-Mart ne fait plus affaire.

L'enquête a mis en évidence que Wal-Mart Canada ignorait beaucoup de choses sur la fabrication de ses propres marques de vêtements. Les écarts constatés chez ses fournisseurs mettent en doute la capacité de l'entreprise à faire respecter son propre code de conduite.

Les dessous de l'enquête

Pour avoir l'allure d'un importateur de vêtements, Luc Chartrand a créé une entreprise fictive, Zone libre. On a fabriqué des cartes d'affaires, ainsi que du papier corporatif, des enveloppes, un courriel et un site web. Le cameraman de l'équipe, Alfonse Mandello, se faisait passer pour un designer de mode.

Avant de partir, le journaliste avait interviewé trois professionnels du secteur, afin de connaître les termes employés par les experts et d'établir un scénario plausible. « J'en avais assimilé assez pour pouvoir me faire passer pour quelqu'un qui connaissait le milieu, mais je craignais toujours de me faire poser une question qui mettrait en évidence mon ignorance, explique-t-il. Ce qui nous a sauvés, c'est la langue. On pouvait toujours dire qu'on n'avait pas compris ce qu'ils voulaient dire! »

Luc Chartrand et Alfonse Mandello ont visité une douzaine d'usines et, à mesure que le temps passait, le rôle devenait de plus en plus facile à jouer.

Alfonse Mondello jouait le rôle du touriste d'affaires. Muni d'un mini DV, il filmait l'usine pendant la visite. Cela ne paraissait pas suspect, puisque les importateurs ont l'habitude de le faire, pour leurs archives, quand ils visitent les usines.

La plupart des propriétaires d'usines soutenaient travailler pour Wal-Mart. Mais, pour en être certain, il fallait le prouver. Luc Chartrand a donc cherché des étiquettes des marques maison de Wal-Mart, ainsi que le code de l'entreprise. Il a trouvé deux usines qui travaillaient effectivement à confectionner des vêtements pour Wal-Mart Canada. Dans les deux cas, il y avait des enfants dans l'usine.

Vous pourrez voir le reportage de Zone libre dans son intégralité, vendredi à 21 h.

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