Des délateurs haussent le ton
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Certains témoins spéciaux menaceraient de commettre des gestes violents s'ils n'obtenaient pas une meilleure protection de la police.
Des délateurs menacent de recourir à la violence pour faire avancer leur cause.
L'un d'eux, reconnu comme un expert en explosifs, songerait même d'y aller d'un coup d'éclat « à la Timothy McVeigh ». Ce dernier avait perpétré l'attentat, en 1995, qui avait fait 168 morts et plus de 500 blessés, à Oklahoma City.
Le président de l'Association des témoins spéciaux du Québec (ATSQ), Jim Boivin, en a prévenu la Sûreté du Québec après avoir été mis au courant d'actions qui pourraient être commises par certains délateurs qui soutiennent avoir été floués par le système judiciaire. Craignant pour leur vie, ils réclament une meilleure protection de la police.
M. Boivin souligne qu'il désapprouve les gestes de violence, mais qu'il ne serait pas surpris que certains y aient recours. « On a une arme pointée sur la tempe en permanence. On se sert de notre vulnérabilité pour nous contrôler, nous faire chanter. [...] L'État ne peut négocier dans un contexte de chantage. C'est pourquoi je me dissocie de tout ça et que j'ai tout dénoncé à la police. Ce serait catastrophique s'il arrivait quelque chose. N'empêche, il y en a certains qui pourraient exploser à tout moment », a-t-il déclaré à la Presse canadienne.
Le 4 janvier dernier, le délateur Pierre Roberge est monté dans une grue, au centre-ville de Montréal, accusant le ministère de la Sécurité publique d'avoir manqué à sa parole. Au lendemain de son arrestation, il a menacé de se livrer à d'autres coups d'éclat.
Depuis longtemps, le président de l'ATSQ réclame une enquête publique sur le sort des témoins spéciaux recrutés par l'État pour lutter contre le crime organisé.