Le ministre des Transports mal à l'aise
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Avec des augmentations prévues aussi pour les chauffeurs d'autobus et de taxi, Michel Després dit qu'il tentera de trouver d'autres moyens d'améliorer la situation financière de la SAAQ.
Les relations entre le gouvernement du Québec et le conseil d'administration de la Société de l'assurance automobile (SAAQ) semblent tendues, c'est le moins qu'on puisse dire.
Le ministre des Transports, Michel Després, a réagi mercredi à la nouvelle d'une hausse vertigineuse des primes d'assurance des propriétaires de taxis et d'autobus prévue au cours des deux prochaines années. La SAAQ veut ainsi combler le déficit de son programme d'indemnisation des accidentés.
« Nous allons nous assurer que la SAAQ et le gouvernement prennent tous les moyens possibles pour améliorer la situation financière de la SAAQ avant d'en arriver à la tarification. Mais tout le monde est conscient qu'un jour ou l'autre, il y en aura », a déclaré M. Després.
Pourtant, le gouvernement s'est lui-même lié les mains en 2004, lorsqu'il a adopté la loi 55 qui permet à la SAAQ de décider de ses hausses de tarifs, sans que Québec ait son mot à dire.
Mais la SAAQ a tout de même des devoirs envers la population, a soutenu le ministre Després. « La SAAQ a la responsabilité d'expliquer la situation aux Québécois », a-t-il ajouté.
Une facture salée
Les propriétaires de taxis et d'autobus, et par ricochet leurs clients, devront eux aussi absorber des hausses de tarifs de la SAAQ au cours des prochaines années.
C'est ce qui ressort des vérifications effectuées par le Journal de Montréal dans les documents de consultation publique de la SAAQ.
Selon le plan actuel de la Société, les chauffeurs de taxi subiront une hausse de 95 % de leurs primes d'assurance, qui passeront de 337 $ à l'heure actuelle à 656 $ en 2008. Les clients doivent donc s'attendre à payer plus cher pour ce service.
Pour ce qui est du transport en commun, l'augmentation des primes d'assurance se chiffrera à 165 % en deux ans. À la Société de transport de Montréal, par exemple, le coût de l'assurance sur l'immatriculation des 1587 autobus de la STM bondira de 1,4 million de dollars pour atteindre 3,5 millions en 2008.
Le prix de la carte mensuelle pour les usagers des divers réseaux de transport en commun du Québec devrait donc aussi augmenter.
Déjà, les motocyclistes ont appris que le prix de leur prime d'assurance serait cinq fois plus élevé en 2008. Et tous les détenteurs d'un permis de classe 6 (pour les motos) devront payer une assurance de 102 $, même s'ils ne possèdent pas de motocyclette.
De plus, la SAAQ veut augmenter le coût du permis de conduire dès le premier point d'inaptitude. À l'heure actuelle, le coût reste le même jusqu'au quatrième point. En 2008, un permis qui compte de un à trois points d'inaptitude coûtera 194 $, tandis qu'un conducteur au dossier intact déboursera 127 $.
Un régime déficitaire
Avec ces hausses de tarifs, la SAAQ veut pallier les coûts sans cesse croissants de son régime d'indemnisation. La Société a gardé ses primes d'assurance au même niveau depuis 20 ans, même si les prestations d'indemnisation aux victimes d'accidents sont indexées au coût de la vie chaque année.
La SAAQ estime qu'en gardant les primes d'assurance à leur niveau actuel, le déficit du régime d'indemnisation atteindra 18 milliards de dollars en 2015.