Loto-Québec ne trouve plus ses études
Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Après avoir versé 2 millions de dollars au Centre québécois d'excellence pour la prévention et le traitement du jeu de l'Université Laval, la société d'État ne retrace qu'une seule des études financées.
Loto-Québec ne trouve plus des études qu'elle a pourtant financées.
Entre 1995 et 2000, la société d'État a versé près de 2 millions de dollars au Centre québécois d'excellence pour la prévention et le traitement du jeu (CQEPTJ), rattaché à l'Université Laval.
Depuis 10 jours, la radio de Radio-Canada demande à Loto-Québec de voir les études. Dans un premier temps, la société d'État affirmait être incapable de retrouver les documents. Puis, vendredi, une seule étude a été remise à Radio-Canada. Loto-Québec ne retrace pas les autres.
« Mes collègues n'ont pas retrouvé les documents en question », a indiqué le porte-parole de Loto-Québec, Jean-Pierre Roy, à la radio de Radio-Canada. « Je ne les ai pas, sous réserve de vérifications ultérieures. »
Le CQEPTJ a fait parvenir des articles scientifiques à Radio-Canada, mais pas d'études. Il est incapable de dire si ces articles ont été financés par Loto-Québec.
Pierre Deschamps, directeur de projets au Centre de recherche en droit privé et comparé du Québec à l'Université McGill, trouve cette situation anormale. Il s'étonne par exemple du fait que Loto-Québec ait versé 875 000 $ au CQEPTJ à partir de 1995, et qu'il n'en resterait aucune trace.
« Peut-être de la négligence administrative ou négligence dans un certain suivi, estime le spécialiste des questions d'éthique en recherche médicale. Peut-être qu'on les a égarés à quelque part. Mais j'ai peine à croire que quelqu'un qui contribue jusqu'à un niveau de 700 000 $ à 800 000$ puisse perde trace d'études ou de mandats qu'il a confiés à des chercheurs. »
Le directeur du CQEPTJ, Robert Ladouceur, n'a pu être joint. C'est lui qui présentait, il y a un mois, une étude contestée qui soutenait que l'ouverture du casino de Lac-Leamy, à Gatineau, ne contribuait pas à l'augmentation du jeu pathologique.
M. Ladouceur est l'un des pionniers de la recherche dans le domaine des jeux de hasard. Rappelons que le professeur fait l'objet d'une plainte en déontologie, mais la cause n'a pas encore été entendue. Tous les projets de recherche du CQEPTJ auraient été validés par un comité d'éthique.