•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Québec n'exige pas de reddition de compte

Radio-Canada

Selon une enquête de Radio-Canada, le ministère de la Santé et des Services sociaux a versé à Loto-Québec 2,5 millions de dollars en recherche sur le jeu compulsif sans exiger d'études.

Radio-Canada a appris que le ministère de la Santé et des Services sociaux a versé 2,5 millions de dollars au Centre québécois d'excellence pour la prévention et le traitement du jeu (CQEPTJ), par le biais d'un contrat de Loto-Québec, sans demander de reddition de compte.

En 2001, le ministère de la Santé et des Services sociaux a hérité du financement de la recherche sur les jeux de hasard. L'argent que Loto-Québec verse à la recherche devait transiter par lui.

Mais dans les faits, jusqu'en 2004, le ministère n'a fait qu'honorer les contrats de Loto-Québec, soit 1,7 million pour le fonctionnement du CQEPTJ, rattaché à l'Université Laval, et 700 000 $ pour des recherches.

Selon le ministère, l'entente ne contenait pas de reddition de compte ou d'obligation de produire une étude. Seul un rapport d'activité décrivait les travaux en cours. Québec se défend en disant qu'il n'a fait qu'honorer les contrats entre Loto-Québec et le CQEPTJ, dirigé par le professeur Robert Ladouceur.

Le ministère souligne toutefois qu'il a changé ses pratiques. « Dorénavant, nous avons mis des conditions qui impliquent beaucoup plus de rigueur et de transparence, et une reddition de compte beaucoup plus forte », fait valoir la sous-ministre adjointe, Jocelyne Dagenais.

De son côté, Loto-Québec affirme qu'elle demandait dans les ententes « des rapports d'étapes, des rapports d'avancement, qui nous étaient fournis par le groupe de Robert Ladouceur, explique le porte-parole, Jean-Pierre Roy. Donc, on avait des documents qui traçaient l'évolution des projets, des études en cours. »

Face à de telles contradictions, Radio-Canada a demandé une copie des contrats entre Loto-Québec et le ministère, sans succès.

Ladouceur se défend

Joint en Europe, le professeur Ladouceur a également réagi aux révélations. Il rappelle que ses travaux ont été autorisés par le comité d'éthique de l'Université Laval. Selon lui, études et articles s'équivalent, sauf que les études n'ont pas à être déposées aux organismes subventionnaires comme Loto-Québec.

« Au Fonds de recherche en santé du Québec, ils ne demandent pas ça, affirme-t-il. Ils font en sorte que le chercheur est indépendant des résultats. »

Vérification faite, le Fonds de recherche en santé du Québec dit le contraire. Selon sa directrice scientifique, Marielle Gascon-Barré, un rapport scientifique est nécessaire, pas seulement l'article. « On veut être bien certain que l'argent accordé est utilisé aux fins pour lesquelles il a été accordé », précise-t-elle.

Loto-Québec précise toutefois qu'elle se fiait d'abord sur la réputation internationale de M. Ladouceur. En 30 ans, son centre a reçu 12 millions en subvention, dont 7 millions de Loto-Québec et du ministère de la Santé.

Jeudi, Loto-Québec déposera une centaine d'articles du chercheur, mais pas d'étude. « Nous n'avons pas d'étude en main parce que les conditions, c'était d'obtenir copie des articles », avance Jean-Pierre Roy.

La section Commentaires est fermée

Compte tenu de la nature délicate ou juridique de cet article, nous nous réservons le droit de fermer la section Commentaires. Nous vous invitons à consulter nos conditions d’utilisation. (Nouvelle fenêtre)

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.