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Le débat refait surface

Radio-Canada

La tragique fusillade survenue mercredi au collège Dawson pourrait bien relancer le débat sur le controversé registre des armes à feu, que le gouvernement Harper s'apprête à modifier.

Au lendemain de la tragique fusillade survenue mercredi dans le centre-ville de Montréal, des députés bloquistes et libéraux ont estimé que le drame allait certainement alimenter le débat sur la possible suppression du registre des armes à feu.

« Cette tragédie doit nous motiver et nous engager à aller au-delà de nos réflexions et à poser des gestes concrets et manifestes », a affirmé le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.

La formation de M. Duceppe soutient fermement le registre des armes à feu créé sous le gouvernement libéral de Jean Chrétien, et ce, malgré les coûts exorbitants de sa mise en oeuvre.

Le député bloquiste Serge Ménard estimait d'ailleurs, dans une lettre ouverte publiée en février dernier, que rejeter le registre en raison de ses coûts, « serait un peu comme détruire un pont parce que sa construction par le gouvernement précédent avait coûté trop cher ».

Depuis la mise en place du registre, en 1995, le taux d'homicide au Canada a chuté de plus de 30 %. Et, comme le fait remarquer le député Ménard dans sa lettre, le taux d'homicide par arme à feu est huit fois moindre au Canada qu'aux États-Unis, pays qui refuse tout contrôle serré des armes à feu.

Le ministre de la Sécurité publique du Québec, Jacques Dupuis, a pour sa part rappelé, jeudi, que déjà en mai dernier, le gouvernement du Québec avait exprimé auprès d'Ottawa son opposition à l'abolition du registre. Il a affirmé son intention de faire des représentations auprès du comité de la Chambre des communes qui étudie le projet de loi conservateur. Québec entreprendra cette démarche en compagnie d'autres organisations, notamment le Centre de prévention du suicide, l'Ordre des psychologues du Québec et différents corps policiers de la province.

De son côté, le chef de l'opposition officielle à Québec, André Boisclair, a rappelé jeudi que le Parti québécois avait toujours appuyé des mesures de contrôle des armes à feu. Il a toutefois précisé qu'il n'y avait pas de solution technique à un tel problème, et qu'il ne fallait pas nécessairement installer davantage de caméras de surveillance ou augmenter la présence policière.

M. Boisclair a affirmé qu'il fallait aussi lutter contre la pauvreté et renforcer le filet de protection sociale. André Boisclair a finalement offert ses condoléances aux familles et aux étudiants éprouvés, en plus de rendre hommage au travail des policiers et des ambulanciers durant la crise.

Un projet de loi controversé

Interrogé sur le registre des armes à feu, le premier ministre Stephen Harper a refusé de répondre, estimant que ce n'était pas le moment de discuter politique.

Il est évident, selon lui, que les lois existantes ne prévoient pas ce genre d'événement. Il a indiqué que son gouvernement travaillait pour rendre les lois plus efficaces.

Le gouvernement Harper a déposé, en juin dernier, un projet de loi prévoyant le retrait du registre de certains types d'armes, essentiellement des armes de chasse.

La Coalition pour le contrôle des armes à feu qualifiait d'« incompréhensible » la décision de soustraire les armes de chasse du registre des armes à feu. La plupart des policiers tués par balle ces dernières années, rappelle la Coalition, l'ont été par une arme de chasse, comme dans le cas de la policière lavalloise Valérie Gignac, abattue en décembre dernier.

Dans l'immense majorité des cas de violence au pays concernant une arme à feu, c'est en outre ce type d'arme qui a été utilisé. La Coalition fait aussi valoir que 16 000 Canadiens se sont vu refuser un permis d'acquisition d'une arme de chasse ou ont vu leur permis révoqué parce qu'on les considérait dangereux.

Les associations policières et les familles de victimes défendent aussi farouchement le bien-fondé du registre des armes à feu. Selon les forces de l'ordre, cette banque d'information est consultée près de 5000 fois par jour.

Les trois partis d'opposition continuent également d'appuyer le registre des armes à feu, malgré ses ratés récemment mis au jour et son coût total de plus de 1 milliard de dollars.

De leur côté, les amateurs de chasse, qui se plaignaient d'être tenus responsables du crime urbain, se réjouissent de la décision du gouvernement Harper.

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