Les proches d'Anastasia De Sousa atterrés

La victime de la fusillade de Dawson, Anastasia de Sousa, aurait reçu pas moins de 9 balles et n'avait donc aucune chance de s'en sortir. Par ailleurs, quatre personnes sont toujours dans un état critique.

La victime de la fusillade de Dawson, Anastasia de Sousa, 18 ans, aurait reçu pas moins de 9 balles et n'avait donc aucune chance de s'en sortir.

Sa famille est inconsolable. La jeune femme commençait tout juste ses études collégiales. Ses parents l'ont cherchée durant des heures, mercredi, avant d'apprendre, vers minuit, qu'elle était morte.

« Je suis fâché, j'ai le coeur gros, mais en comparaison à ma soeur et à mon beau-frère, ce n'est rien », a affirmé l'oncle d'Anastasia, Pierre Dehey. « C'est une fille qui voulait avancer dans la vie. Je trouve que c'est nous qui perdons énormément. Je ne parle pas juste de notre famille. Le monde perd une personne extraordinaire », a dit d'elle un autre oncle, Réal Dehey.

Une vigile a été organisée jeudi soir à sa mémoire à l'église Citadelle de l'Armée du Salut, située à l'angle des rues Drummond et Sherbrooke, au centre-ville de Montréal.

Par ailleurs, à l'école Royal Vale, l'établissement secondaire de l'ouest de Montréal qu'Anastasia De Sousa a fréquenté, les élèves ont été invités à s'habiller en rose, la couleur préférée de la défunte, mercredi le 20 septembre.

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a invité les Montréalais à venir témoigner de leur sympathie à l'égard des victimes en signant un livre d'or dans le hall d'honneur de l'hôtel de ville, entre vendredi et dimanche. Le livre d'or sera remis au directeur du Collège Dawson. Par ailleurs, tout comme le gouvernement du Québec, la Ville de Montréal a mis ses drapeaux en berne.

Quatre blessés dans un état critique

Les responsables de l'Hôpital général de Montréal ont fait un nouveau bilan, jeudi en fin d'après-midi, de l'état de santé des personnes amenées à cet établissement après la fusillade.

Le chef du service de traumatologie du Centre universitaire de santé McGill, le Dr Tarek Razek, a indiqué que quatre patients étaient toujours aux soins intensifs dans un état critique. L'un d'eux est dans un état considéré très grave.

Deux des patients qui étaient aux soins intensifs plus tôt dans la journée ont été transférés vers des salles de récupération, car leur état s'est stabilisé. Deux autres patients sont toujours dans un état stable. Trois des blessés ont reçu leur congé de l'hôpital.

Au total, 11 des 19 blessés de la fusillade ont été accueillis à l'Hôpital général, 6 hommes et 5 femmes. Leur âge va de 17 à 48 ans, a indiqué le Dr Razek.

Les victimes ont été atteintes d'un ou plusieurs projectiles, à la tête, au cou, au thorax, à l'abdomen, aux bras et aux jambes. Huit autres personnes blessées ont été acheminées vers d'autres établissements hospitaliers. Les autorités ont pris contact avec les parents et les proches des victimes.

C'est un tireur solitaire, un homme âgé 25 ans, de la région de Montréal, qui a pris d'assaut le Collège Dawson, à Montréal, mercredi après-midi, avant de mourir.

Les responsables de l'hôpital ont également annoncé jeudi avoir mis sur pied un programme d'aide psychologique pour les étudiants du Collège Dawson et leurs proches. Les membres du personnel de l'établissement d'enseignement ainsi que les gens qui vivent ou dans le quartier ou qui y étaient au moment de la fusillade pourront aussi bénéficier de ce service.

Le fil des événements

Quelques policiers étaient près des lieux pour une autre affaire lorsque la fusillade a commencé. Lorsque les policiers l'ont aperçu, le suspect tirait sans viser des cibles particulières. L'individu est entré à la cafétéria du collège et a commencé à tirer plusieurs coups de feu, peu après 12 h 40.

Lorsque les policiers ont attiré son attention, il a commencé à tirer sur eux. Avec des renforts, les policiers ont réussi à cerner l'individu à l'intérieur du bâtiment.

Les premières informations indiquaient que les policiers avaient abattu le suspect. Toutefois, l'autopsie révèle qu'il a retourné l'une de ses armes contre lui-même, une fois pris au piège. Comme il y a eu mort d'homme, l'enquête a été confiée à la Sûreté du Québec.

Drame et chaos

La confusion s'est emparée du campus du cégep anglophone de l'ouest de la ville, un établissement fréquenté par plus de 10 000 élèves. De nombreux policiers ont été dépêchés sur place et le Groupe d'intervention tactique de la Sûreté du Québec a été appelé en renfort. La Place Alexis-Nihon a aussi été évacuée.

La police a d'abord établi un large périmètre de sécurité, qui a été réduit depuis. Au sud de l'immeuble, le boulevard de Maisonneuve reste toutefois fermé entre les rues Atwater et Wood.

L'enquête se poursuit dans le secteur. Le collège restera fermé jusqu'à lundi.

Une ligne téléphonique d'urgence a été mise en place pour la police. Pour transmettre de l'information, les témoins sont invités à composer le (514) 280-2222.